Courcelles-Chaussy

Le sentier des Huguenots

Temple de Courcelles-Chaussy © Evelyne Will-Muller

Temple de Courcelles-Chaussy © Evelyne Will-Muller

Courcelles-Chaussy résulte de la réunion de deux villages, Courcelles la huguenote et Chaussy la catholique. La première fut dès le XVIe siècle un bastion de la Réforme en Pays messin : hors de la juridiction de Metz, le bourg a servi de lieu de repli pour la communauté messine dans les périodes troublées, avant la promulgation de l’édit de Nantes en 1598 ou après sa révocation en 1685. C’est de Courcelles aussi que s’est organisée l’exil des huguenots messins vers les Etats allemands et tout particulièrement vers le Brandebourg : les deux tiers de cette communauté ont fui plutôt que d’abjurer leur foi, dont la moitié vers Berlin, en suivant un de leurs pasteurs. Ce sentier des huguenots s’est perpétué au XVIIIe siècle, alors que malgré les persécutions le culte n’a pas été totalement aboli à Courcelles, lorsqu’il s’agissait de se marier ou de confirmer ses enfants.


LE SENTIER DES HUGUENOTS : DE COURCELLES-CHAUSSY À LUDWEILER

Inauguré en juin 1994, le sentier retrace l’épopée des huguenots du Pays Messin à la suite de la révocation de l'édit de Nantes. Fidèles à leur foi, ils se réfugièrent en Allemagne, afin de poursuivre l’exercice de leur culte interdit en France en ces temps troublés. Il s'agissait d’artisans qualifiés, de commerçants, d’enseignants, de médecins, de pasteurs ou encore de soldats qui enrichirent considérablement leur nouvelle patrie dans les domaines de l’économie, de la culture et de la vie spirituelle. Jusqu’à la veille de la Révolution française, les huguenots restés à Courcelles et dans ses proches environs furent forcés de parcourir périodiquement un long chemin, de sept heures à cheval, pour se rendre à Ludweiler et célébrer les baptêmes, les mariages et la Sainte Cène.
Aujourd’hui, le tracé proposé ne suit pas le chemin historique, l’industrialisation du bassin houiller et l’autoroute ayant considérablement bouleversé le paysage. Il emprunte autant que possible des chemins anciens – ancienne voie romaine… – et passe par les différentes communes et lieux de mémoires qui ont marqué ce périple vers la liberté de culte.


LE TEMPLE DE COURCELLES-CHAUSSY

La richesse architecturale de ce temple contraste avec la rusticité de son environnement. C'est que, durant la période de l'annexion, Guillaume II , qui avait acquis en 1890 le domaine proche d'Urville (aujourd'hui Lycée agricole à Pont-à-Chaussy), avait trouvé le temple du lieu trop modeste pour sa cour. Il décida donc en 1893 de faire bâtir sur sa cassette personnelle une Kaiserkirche (église impériale), d’après les plans de l’architecte berlinois Paul Tornow. L’édifice, construit sur un plan de croix grecque, est de style néogothique, caractéristique de l’architecture wilhelmienne. L’intérieur est décoré de boiseries soigneusement travaillées. Des tribunes en bois ont été installées dans les bras de la croisée pour accueillir l’affluence lors des visites impériales. L’empereur disposait de sa propre entrée, près du choeur, pour accéder à sa loge décorée de motifs impériaux.

 

VIEUX TEMPLE ET CIMETIERE PROTESTANTS

A 200m en amont du temple impérial, la route à gauche passe devant la maison de Clervant (à l’emplacement d’un ancien château du seigneur protestant du lieu, aujourd’hui maison de retraite) et conduit à l’ancien temple (désaffecté) et en face au cimetière.

 

 


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