Église protestante
Résonnant depuis les hauteurs de la vallée de la Sauer, un carillon harmonieux, d'une sonorité particulière, accueille le touriste. Ce sont les cloches de «l'église de la Paix» de Froeschwiller. Cette église, de style néo-gothique, est très grande pour une si petite localité. Pour comprendre, il nous faut revenir en 1870. En effet, le 6 août 1870, les cris des soldats, le hennissement des chevaux, le grondement des canons remplissent l'air. La bataille fait rage dans la région : l'armée française, vaincue près de Wissembourg, essaye de tenir tête aux armées allemandes. Froeschwiller est au centre des combats meurtriers. Vingt cinq maisons du village, ainsi que l'église, sont la proie des flammes. Sur le champ de bataille, on dénombre au moins 20 000 morts.
Deux ans plus tard, en 1872, est posée la première pierre de la future «Friedenskirche» (église de la paix). Des souscriptions sont recueillies dans toute l'Allemagne. Les vitraux sont offerts par des princes ; des «villes libres» feront don de lustres. Trois cloches sont fondues avec le bronze des canons français. Cette église renferme le seul orgue d'Alsace réalisé par le facteur d'orgue bavarois Steinmeier.
Au-dessus du portail principal, un Christ, taillé dans le grès, est entouré des symboles des quatre évangélistes. Les vitraux illustrent la vie du Christ. Le chœur de l'église abrite un baptistère en grès blanc, ainsi qu'un grand retable, sculpté et peint par le professeur Wanderer de Nuremberg. À côté d'épisodes de la vie du Christ, l'artiste y a représenté Kuno Eckbrecht de Dürckheim, qui a introduit la Réforme à Froeschwiller en 1552.
La sacristie renferme des souvenirs de la «bataille de Reichshoffen », la fameuse «charge des cuirassiers ». On peut y consulter le livre d'or, portant entre autres les signatures de l'empereur Guillaume l, du Kronprinz et de l'empereur Guillaume II. L'importance des dons recueillis en 1872 permet d'édifier non seulement cette «église de la Paix », mais encore une deuxième église pour la paroisse catholique. C'est ainsi que le simultaneum prend fin à Froeschwiller.
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