Sélestat
Église protestante
Description du lieu
Suite à la Réforme, de nombreux protestants ont fui Sélestat pour s’établir ailleurs. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’ils ont décidé de revenir petit à petit dans la région de leurs ancêtres.
L’église protestante, à la façade néo-gothique, conserve des vestiges du XIIIe siècle, à savoir un chœur et une petite chapelle remaniée en sacristie. Sur le côté de l’église se trouve une absidiole à 5 pans avec une clé de voûte remarquable. Le clocher surplombe la ville et arbore sa flèche flamboyante avec ses 140 éléments sculptés.
En 2001, 3 bustes de chevaliers ont été ajoutés à l’entrée du bâtiment : ce sont les frères Rathsamhausen en train de prier. Hormis ces 3 statues en pierre, un médaillon de Martin Bucer et de beaux vitraux datant du milieu des années 1950 sont à découvrir.
Inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1983 (ancienne église)
Visite détaillée
Nombre de Sélestadiens l’appellent toujours le « temple » par opposition aux églises catholiques de la ville. Ce bel édifice gothique, avec son clocher caractéristique surmonté d’une élégante flèche de style flamboyant composée de 140 éléments sculptés, est pourtant bel et bien une église dont les débuts de la construction remontent au XIIIème siècle. De l’église initiale, attenante aux bâtiments conventuels voisins des Franciscains, ne subsiste que le chœur. Elle est aussi connue sous le nom d’église des Récollets, moines réformateurs qui l’occupèrent au XVIIème siècle. Ces derniers furent chassés par la Révolution Française.
Durant près de cent ans l’église profanée fut laissée à l’abandon… jusqu’à ce que, à la fin du XIXème siècle, le conseil municipal de la ville la mit à la disposition de la communauté protestante qui avait considérablement augmenté, depuis la création de la paroisse protestante en 1840 puis avec l’arrivée de fonctionnaires et de militaires en majorité protestants, venus d’outre-Rhin après la défaite de 1870.
La nef de l’église trop vétuste fut alors démolie : une façade néo-gothique fut adaptée au chœur, les sculptures qui l’ornent sont l’œuvre d’Armand Gachon, originaire de la ville. C’est le 26 juin 1881 que l’église protestante actuelle fut inaugurée. Depuis elle connut diverses rénovations, la dernière datant de 2011. La porte murée qui reliait l’église au couvent voisin fût réouverte pour permettre l’aménagement de l’accès aux personnes à mobilité réduite.
Divers éléments originaux, de petits joyaux, ajoutent au charme et à la richesse de cette église, par ailleurs d’une grande sobriété dans l’esprit des ordres mendiants :
- la petite chapelle absidiale à 5 pans, dédiée à l’origine à la Vierge, qui fait office de sacristie avec une clé de voûte remarquable représentant une lionne réchauffant de son haleine deux lionceaux,
- les vitraux lumineux du chœur datant des années 1950 et représentant Moïse, le Christ et les quatre évangélistes avec leur symbole respectif,
- l’orgue Rinckenbach de la fin du XIXème siècle,
- l’autel, la chaire, le buffet d’orgue et les stalles - dont l’une est conservée dans le narthex - de style néo-gothique réalisés en 1880 par l’atelier du sculpteur colmarien Théophile Klem (1849-1923)
- scellés dans le mur du narthex les gisants des frères de Rathsamhausen, dont deux datent du XVIème siècle, le troisième ayant été reconstitué après la disparition de l’original par le sculpteur Olivier Badermann,
- au-dessus de la porte qui mène à la tribune de l’orgue, on y trouve un médaillon représentant le réformateur de Strasbourg Martin Bucer, natif de Sélestat, dont la maison natale signalée par une plaque se trouve à deux pas de l’église dans l’impasse Plobmann,
- le bas-relief surplombant la porte d’entrée qui a été réalisé en 1978 par Martine Lutz. Il représente des mains se tendant vers celles du Christ et a pris la place d’une inscription en allemand gothique, insérée depuis dans le mur du narthex : « Un seul est notre maître, le Christ, et vous tous êtes frères ! » (Matthieu 23, verset 9).
L’église est ouverte aux touristes lors des cultes, lors de la journée du patrimoine en septembre et les après-midis du lundi au vendredi de 14h30 à 17h30 du 15 juillet au 15 août. Elle peut également être découverte dans le cadre de visites guidées ponctuelles, organisées par l’office du tourisme et de la culture de la Ville de Sélestat ou par des bénévoles de la paroisse sur rendez-vous.
Un autre lieu dans la ville, lié au protestantisme, est l’Hôtel de Saint-Lô, belle demeure de la Renaissance, située 7, place du Marché aux choux, accolé à la Maison Billex. Lors de la création de la paroisse protestante en 1840 l’Hôtel de Saint-Lô accueillit l’oratoire, premier lieu de culte, l’école protestante et le presbytère qui fut occupé par les pasteurs pendant 70 ans. Dans la cour a été aménagé le jardin du dahlia qui se métamorphose en jardin du sapin en hiver.
